Thérapie auprès des enfants

La thérapie stratégique et interactionnelle auprès des enfants

« Bonjour, je souhaite que vous voyiez mon enfant  car nous avons tout essayé, nous n’en pouvons plus. De plus, les ennuis commencent à l’école aussi,  et il n’a que 3 ans ! Au début, il tapait tout par terre lorsqu’il faisait une crise de colère à la maison…, il crie … enfin il hurle, maintenant il en est même arrivé à mordre sa sœur à sang ! … »

Et j’ajoute : « Et plus vous lui dites d’arrêter, et plus il serre la mâchoire, et plus vous lui dites : « Tu ne peux pas faire ça, et plus il hurle ».

« C’est tout à fait ça », me répondent les parents souvent désemparés…

Nous voici en plein cœur de la thérapie brève systémique et stratégique ! Elle a ce « tout particulier » qui va à l’encontre de l’entendement général et de tout ce qui se fait d’ordinaire de manière logique et tellement évidente.

C’est devant cette évidence même, que j’analyse tout ce qui est mis en place comme tentative de régulation dans ce sens, qui ne marche pas (ou plus !) afin de proposer un changement radical  et constructif pour chacun.

Alors que la psychologie offre la merveilleuse opportunité de revisiter son passé pour créer des liens de cause à effet avec les éléments du présent qui génèrent une souffrance,  la thérapie  brève s’appuie quant à elle,  sur une vision actuelle et constructiviste de la souffrance. Il ne s’agit pas ici d’envisager un malaise intrapsychique de la personne mais de voir toutes les interactions possibles, ici et maintenant, qui peuvent alimenter cette difficulté de vie ou au contraire la désamorcer.

Elle s’adresse à TOUS !

La séance, oui mais après ?

En outre, je dirai encore que la séance continue au-delà de la séance !

En effet, d’une fois à l’autre,  je suggère différentes tâches à faire chez soi, pour qu’ensemble nous puissions recueillir un feed-back immédiat sur la bonne évolution de la situation, afin de voir ce qui doit être éventuellement  réévalué.

Dans le cas de la crise de colère chez les enfants et ici pour Arthur, on ne fait jamais de généralités, cependant on peut comprendre aisément que plus on va à l’encontre d’une émotion en soi, plus on lutte contre elle, plus elle prend de la place en nous, et plus elle monte en force.

« Ce à quoi l’on résiste, persiste ! »

Que s’est-il passé ensuite ?

J’ai donc accueilli Arthur, et confortablement installé sur la table  je lui ai dit sur un ton tout à fait neutre, presque en chuchotant alors qu’il hurlait :

« Tes parents ils m’ont dit que toi , tu pleurais et tu criais parfois très, très, très fort… alors , moi je te propose que je m’installe là, juste à côté de toi  et on va enlever la tutute comme ça tu pourras  mieux pleurer ,c’est une pièce magique ici , tu sais ? On peut pleurer parce que ça fait du bien en plus, Hein ?

Il m’a regardé…longuement, puis il m’a dit :

« Non, je pleure pas, je veux pas pleurer »

Assis à l’arrière de la voiture, son papa a marqué quelques secondes d’arrêt  en quittant  la maison, Arthur me faisait des baisers d’au revoir, et bien qu’il ne veuille plus partir, il n’a pas non plus pleuré !

Le message qui lui était adressé était « arrête, tu ne peux pas … ! »

Nous avons mis quelques petites stratégies en place à la maison avec les parents d’Arthur, qui allaient tout à fait dans l’autre sens : « pleure, crise mon enfant, plus fort ! » Tout en restant ferme sur le cadre ou la décision prise !

Arthur s’est présenté deux fois seulement.

Il a un caractère bien « trempé » et il ne faut surtout pas le changer, de ce que l’on peut considérer comme  étant une tare, nous avons la possibilité d’en faire aussi, un merveilleux levier dans la Vie !

Qu’ il s’agisse de la petite enfance, de l’ adolescence , en récré, en classe, au foot, … les problématiques sont tout aussi importantes voire même identiques que celles rencontrées dans notre vie d’adulte.

« De la récré à la machine à café, c’est toujours la même rengaine » !

« On rencontre souvent sa destinée, en prenant tous les chemins pour l’éviter. »

On peut dire que cette pensée rentre bien dans le cadre  des observations de la thérapie stratégique et interactionnelle.